Débuter la photographie animalière : les conseils pour se lancer

Niveau : ⭐⭐⭐
Matériel nécessaire : 📷📷📷

La photographie animalière est un genre à part. C’est à la fois une promenade sauvage et un moment photographique. C’est un instant pour soi et aussi un temps pour communier avec la nature.
Mais c’est également une discipline difficile, exigeante et qui requiert beaucoup d’investissements. Vous l’aurez compris, si la photo de nature vous offrira l’occasion d’observations passionnantes, ce sera également une épreuve de patience et de pugnacité.

Une longue focale

J’ai hésité avant de savoir par quoi commencer, et je pense que cela débute avant tout avec une optique. Une caractéristique majeure de l’animalier c’est que les animaux sont souvent farouches et méfiants. Par conséquent il est difficile de les approcher. Pour faciliter la prise de vue et pour leur sérénité il est donc essentiel d’opter pour un objectif« qui zoome » assez, on parle de téléobjectif. Personnellement j’utilise un 70-300mm (en APS-C)  et croyez-moi ce n’est pas trop long ! Alors si vous demandez quel objectif choisir, prenez long, en fonction de votre budget 😉

photographie d'un objectif 300mm camouflé
Une longue focale, l’outil indispensable pour la photographie animalière.

 Selon le budget et votre marque vous pourrez opter pour une optique stabilisée. La meilleur qualité optique se retrouve sur les zooms à ouverture constante, f/2.8 par exemple, mais se paye très cher. Les focale fixe sont réputées pour leur qualité d’image mais sont également couteuses.

Avant de partir : pensez à protéger cette optique, notamment contre la pluie. Sur la durée, elle vous en sera reconnaissante. Avec une protection couleur camouflage, vous ferez d’une pierre deux coups.

Passer beaucoup de temps dehors

C’est évident, mais les animaux ne se déplaceront pas chez vous ! C’est donc à vous d’aller à eux. La photographie animalière peut être être dite « à bas rendement ». En effet dans la mesure où vous ne contrôlez pas votre sujet, il faut beaucoup de patience. Et cela n’offre pas forcément des résultats proportionnellement au temps investis à comparer au portrait par exemple.

Sortir au bon moment

Vous l’avez surement déjà constaté : la faune à tendance à sortir majoritairement au petit matin ou tard le soir. C’est pour certaines espèces une stratégie d’adaptation à la pression humaine, stratégie qui deviendra aussi la vôtre si vous souhaitez avoir une chance de photographier ces animaux.

Silhouette de Chevreuil à la tombée de la nuit
Parfois ce n’est qu’une silhouette que vous ramènerez sur votre carte mémoire…

Il y a également des périodes de l’année plus propices que d’autres et cela selon les espèces : le cerf pendant le brame automnal, les renardeaux au printemps, les blaireaux en été…

Se renseigner

Quand on démarre on ne connaît pas instinctivement les endroits où photographier les animaux. Pour pallier cette lacune, il faut d’abord se renseigner sur les espèces à photographier. Internet et les livres spécialisés sont de précieux outils. En effet la connaissance engrangée vous permettra de mieux photographier les animaux. Comme le dit le célèbre adage :

On ne photographie bien que ce que l’on ne connaît bien.

D’autre part, connaître ces espèces vos procurera davantage de plaisir à les photographier et à les observer car vous partagerez alors une plus grande intimité. En outre, vous aurez l’impression d’entrer dans une sorte de jeu : d’abord j’apprends sur l’animal, ensuite je vais sur le terrain et j’observe et je complète ce que j’ai appris. Peut-être même que vous finirez par inverser la donne et observer sur le terrain pour finalement en apprendre aux autres sur la faune !

Parade du grèbe huppé, photo animalière
La parade du grèbe est un moment fort du printemps ornithologique.


A ce sujet, je veux souligner qu’en faisant le partage de votre passion, vous contribuerez à la fois à aider quelqu’un mais également à protéger le milieu en inculquant les bonnes pratiques. En outre, la photographie animalière est un des meilleurs vecteurs de protection de la faune.

Trépied ou main levée ?

La réponse dépend surtout de deux paramètres : votre mobilité et les conditions de lumière. Pour un affût le trépied sera quasiment indispensable, à moins quevous n’utilisiez un bean bag si vous êtes couché. Le trépied est également nécessaire pour toutes les conditions où la lumière n’est pas abondante, ce qui est fréquemment le cas dans une forêt ou sa lisière.

A l’inverse si vous avez choisis de vous déplacer vous pouvez envisager de vous séparer de votre trépied pour gagner en polyvalence. C’est une façon de faire qui se rapproche de la billebaude où l’on marche en optimisant les probabilités de rencontre. Toutefois il est également possible de se déplacer avec son trépied, sur de plus petites distances par contre.

Affût ou billebaude ?

Par cette question s’entend que deux méthodes s’offrent à vous :

L’affût

L’affût sous-tend d’avoir repéré des indices de présences ou des lieux à forts potentiels. Il faut ensuite s’y poster et attendre le passage de l’animal. C’est la méthode qui occasionnerai le moins de dérangement pour la faune. En tout cas, c’est la façon de faire qui est conseillée et c’est celle qui donnerai les meilleurs résultats. C’est en revanche celle qui éprouve le plus la patience car il faut rester en place de longues heures… sans parfois rien observer…

une souille de cerf pour la préparation d'un affût
Cette souille semble être utilisée par un cerf au vu des nombreuses branches cassées en hauteur. Ce sera un emplacement de choix pour un affût.

La billebaude

Si vous souhaitez vraiment opérer sans affût on parle alors de billebaude. Il faut adopter les règles du camouflage animalier, avec une ghillie suit par exemple. Cette méthode peut être pratiquée avec toutes ses déclinaisons : marche lente, prospections d’indices pour préparer de futurs affûts, ou marche entrecoupée d’affûts improvisés.

Ma façon de procéder :

Personnellement j’affectionne les deux méthodes, que j’adapte et je choisis selon les lieux et les espèces. J’aime la billebaude pour son côté actif, qui évite l’ennui, et je l’utilise pour à la fois observer, prospecter et préparer d’éventuels affûts. Grâce à la ghillie je peux démarrer une période d’affut à l’envie, même si je ne serais pas aussi bien installée qu’en ayant un siège et une tente.

Trouver les meilleures occasions

Ce n’est jamais facile d’arriver à combiner tout les éléments pour faire une bonne photo, surtout lorsque l’on débute. Si j’ai un conseil à vous donner pour pallier cela, c’est d’essayer de trouver des animaux moins farouches. Je m’explique vous aurez surement remarqué que aux abords des villes ou dans les parcs les animaux semblent « habitués à l’Homme ». Exploitez donc cette caractéristique ! Pour ce qui est des oiseaux, c’est étonnant d’efficacité. Un héron qui usuellement s’envole à 100m en campagne peut parfois être approché à une dizaine de mètre en milieu péri-urbain. Pratique non ?

Photo d'une aigrette pêchant un poisson dans la mer
J’ai pu facilement approcher cette aigrette à la pêche parce qu’elle était habituée à la présence humaine.


Autre astuce du même ordre : profiter des affûts permanents. Il suffit que vous vous renseigniez pour savoir s’il y a des observatoires pas trop loin de chez vous. Souvent, cela prend la forme de grosses cabanes en bois installées près d’une clairière pour les mammifères ou proche d’un étang pour les oiseaux. Ce sont de fantastiques outils dans car cela permet d’aller découvrir ou photographier très facilement. Ces affûts :

  • sont toujours disponibles, 24h/24 et 7j/7
  • sont facilement accessibles
  • vous permettent d’observer par tous les temps en vous protégeant des intempéries
  • permettent de belles observations, car les animaux même s’il reste farouches, sont habitués à la présence de personnes dans l’affût
  • offrent la possibilité de rencontrer d’autres passionnés et d’échanger avec eux

Miser sur la lumière

Pour obtenir des clichés de qualité, outre de multiplier les essais, il est judicieux d’utiliser la lumière du lever et du coucher du soleil, qui sont incontestablement les plus belles. Cela implique par contre de devoir se lever plus tôt pour être sur site aux bons horaires. Mais finalement, comme vous l’avons vu, cela correspond aux horaires d’activités des animaux. D’autres lumières peuvent également être intéressante : en pleine journée, un ciel nuageux, même s’il diminue la quantité de lumière lui fait gagner en qualité en l’adoucissant. Les nuages apportent des ombres moins dures et donc les photos plus jolies qu’avec un soleil zénithal et direct.

un canard à la surface d'un étang baigné par la brume
Les lumières magiques du matin sont autant un régal pour les yeux, qu’un trésor pour réussir ses photos.

Pour aller plus loin :

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